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bric à brac du web
27 décembre 2006

L'ex otage témoigne

Christophe Beck raconte ses difficiles conditions de détention au Venezuela et dit n'avoir reçu aucun soutien de la part de la France. Il affirme avoir payé seul sa rançon, qui se serait élevée à plus de 400.000 euros, se déclarant ruiné. "J'ai été enchaîné à un arbre jour et nuit, traité comme un chien. Je dormais dans un hamac recouvert d'une bâche. La journée j'étais assis sur une pierre. Mon rayon d'action se limitait à deux mètres." Christophe Beck, l'éleveur français enlevé en décembre 2005 au Venezuela et libéré juste avant Noël contre une rançon, a raconté mardi ses conditions de détention pendant un an aux dans la forêt tropicale vénézuélienne, après avoir été séquestré 50 jours dans un ranch. "Je mangeais du riz, des lentilles et des pois cassés et parfois, quand j'avais de la chance, une sardine", a-t-il ajouté de retour depuis dimanche à Corbère, dans les Pyrénées-Orientales, près de Perpignan, après sa libération dans la nuit du 20 au 21 décembre dans une zone désertique, à une quarantaine de km de la frontière colombienne. "Le 13 septembre dernier, on m'a soudainement changé de camp, toujours sous la surveillance du même groupe. D'autres guérilleros se sont occupés de moi. Ils m'ont lavé les vêtements, chauffé de l'eau (...) J'ai été mieux traité jusqu'à ma libération", a-t-il poursuivi. L'ex otage a aussi amèrement répété ses dénonciations de la veille, malgré la réponse du Quai d'Orsay mardi aux accusations. Le ministère des Affaires étrangères affirme s'être mobilisé pour sa libération parlant de la nécessaire "discrétion" dans ce type d'affaires et du "principe de ne pas céder aux pressions". Mais, selon l'ex-otage de 62 ans, l'Etat français ne l'a pas soutenu, non plus que sa famille. "Nous avons dû vendre tout ce que nous avions et notamment notre propriété. Nous sommes ruinés, je n'ai plus rien pour assurer ma retraite. L'Etat français n'a pris en charge aucun centime de la rançon". Il a affirmé que la somme versée était bien supérieure aux 100 millions de bolivars (40.000 euros) initialement demandés par les ravisseurs. "Il manque au moins un zéro à ce chiffre. Si cela avait été 40.000 euros, ça fait bien longtemps que j'aurais été libéré", a-t-il dit. "La rançon a été payée en deux fois et les négociations se sont faites entre ma famille, deux officiers de police français en poste au Venezuela et les ravisseurs. La première partie a été payée début septembre et c'était déjà plus de 200.000 euros", a-t-il poursuivi.

Plus grave, sa femme Martine a pour sa part affirmé qu'elle s'était rendue à Paris pour demander "un prêt de 10.000 euros à l'Etat français", pour aider au paiement de la rançon, mais que celui-ci lui avait été refusé. "10.000 euros de prêt n'auraient pas mis en péril la nation française", a commenté Christophe Beck, qui s'était installé il y a une douzaine d'années près de Barinas, au sud ouest de Caracas, où il élevait quelque 1.200 zébus. La France s'est par ailleurs "réjouie" du fait qu'il n'y ait plus qu'un seul otage français, Ingrid Betancourt, détenue par les FARC depuis plus de 3 ans.

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