Ségolène Royal en quête d'un "nouvel élan" après un voyage roboratif aux Antilles, Nicolas Sarkozy à Londres pour son premier déplacement de candidat à l'étranger: après les cahots polémiques de la semaine passée, la campagne présidentielle se cherche un rythme de croisière. L'UMP a nié lundi toute responsabilité dans le canular téléphonique de l'humoriste Gérald Dahan, qui a piégé mercredi dernier la candidate socialiste sur le dossier sensible de la Corse en se faisant passer pour le Premier ministre québécois. L'imitateur, qui officie sur RTL, est présenté comme un proche du ministre de l'Intérieur par le PS. "Quand Mme Royal commet des erreurs, elle fait diversion en attaquant l'UMP", a répliqué Valérie Pécresse, une des porte-parole de l'UMP. Nicolas Sarkozy, dont la campagne est jugée plus "solide" que celle de Ségolène Royal par 57% des Français selon un sondage CSA, se lance mardi sur le terrain diplomatique en se rendant à Londres pour un entretien avec le Premier ministre britannique Tony Blair, principal allié de George W. Bush dans l'intervention militaire en Irak. L'UMP s'est montrée violemment critique à l'encontre des déplacements controversés de la candidate socialiste au Proche-Orient ou en Chine, dénonçant son "amateurisme" dans le domaine de la politique étrangère. Taxé en retour d'allégeance atlantiste par la gauche, Nicolas Sarkozy, qui avait épinglé l'"arrogance" de la diplomatie française sur le dossier irakien lors d'un déplacement aux Etats-Unis en septembre 2006, a reçu lundi un soutien inattendu en la personne d'André Glucksmann.
Dans une tribune publiée lundi dans Le Monde, Le philosophe de gauche estime que le candidat UMP est le "seul candidat aujourd'hui à s'être engagé dans le sillage de cette France du coeur", celle qui soutint les "boat-people vietnamiens fuyant le communisme, syndicalistes embastillés de Solidarnosc, (...) les dissidents russes, Bosniaques, Kosovars, Tchétchènes". Refusant d'incriminer Ségolène Royal, une candidate qu'il "respecte", André Glucksmann fustige une gauche "qui se croit moralement infaillible" mais a renoncé, écrit-il, au combat d'idées et à la solidarité internationale. Marie-George Buffet, candidate communiste à l'élection présidentielle, a elle aussi pris ses distances avec la candidate socialiste en affirmant sur France Inter que le PC ne participerait pas au gouvernement de Ségolène Royal si elle était élue présidente. Quant à la candidature annoncée de José Bové, la secrétaire national du Parti communiste estime qu'elle est "de trop". Sauf coup de théâtre, le leader altermondialiste devrait confirmer jeudi sa décision de se présenter à la présidentielle. Dans les rangs de la gauche antilibérale, les autres candidats font le compte de leurs parrainages, confirmés ou promis. Olivier Besancenot, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a précisé sur RMC-Info qu'il avait recueilli à ce jour "405 promesses de parrainage". La candidate de Lutte ouvrière (LO), Arlette Laguiller, recense pour sa part "plus de 500 promesses". La chasse aux signatures débute officiellement le 22 février. Les parrainages devront être remis au Conseil constitutionnel à la date-limite du 16 mars. L'ancienne ministre de l'Environnement d'Alain Juppé Corinne Lepage, candidate de Cap 21 qui propose un "new deal écologique" et promet de créer "300.000 emplois dans les cinq ans", a fait état sur RTL de "428 ou 429" promesses de signatures.
Source: L'Express